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4.1 - Principe du CND par ultrasons
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L'utilisation des ultrasons permet de sonder la matière
sans altérer les pièces inspectées. Ce type d'ondes est sensible
à bon nombre de caractéristiques mécaniques comme l'impédance
acoustique. De la même manière qu'en imagerie médicale où
on peut détecter des tissus de structure différente, on peut en
CND facilement repérer des fissures voire des inclusions dans des métaux.
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Lorsqu'une onde ultrasonore émise par un traducteur atteint
une singularité, la mesure du temps de réception du signal permet
de repérer les différents défauts éventuels et, à
vitesse de phase constante, de les localiser puis de les dimensionner. Le
contrôle peut être réalisé avec le même traducteur
qui émettra l'onde ultrasonore et recevra les échos provoqués
par cette onde sur les éventuels défauts. On peut aussi utiliser
deux traducteurs séparés pour effectuer des contrôles en
tandem ; on utilise alors un premier traducteur pour l'émission et
un second en réception sur la même face de la pièce inspectée.
D'autres contrôles sont réalisés en transmission (ou en transparence),
d'une manière analogue aux radiographies, en plaçant les deux
traducteurs sur les faces opposées de la pièce. |
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Une des principales difficultés pour réaliser ce
type de contrôle est de transmettre l'onde ultrasonore dans le matériau.
En effet, l'air constitue un très mauvais milieu de propagation et
les réflexions à l'interface air-acier sont trop importantes.
On utilise donc un matériau qu'on qualifiera de couplant pour améliorer
cette transmission. Ce problème peut être contourné en utilisant
de l'eau entre l'émetteur et la pièce inspectée. Il s'agit
d'un contrôle en immersion. Pour des pièces qu'on ne peut pas
immerger, on utilise des transducteurs montés sur un sabot incliné
en polymère. On parle alors de traducteurs contact, lesquels nécessitent
toutefois un ajout de couplant fluide entre le sabot et la pièce inspectée.
Le couplant peut aussi contribuer à corriger les éventuelles imperfections
de la surface de la pièce inspectée, dans la mesure où ces
irrégularités sont de faible dimension par rapport à la longueur
d'onde. Mais si on a à faire à des surfaces dont le rayon de courbure
local devient significatif, on peut avoir un décollement du sabot de
la pièce inspectée. L'étude menée au cours de cette
thèse est nottament consacrée à la résolution de ce
type de problème. |
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4.2 - Représentation des données
ultrasonores
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La représentation des données ultrasonores est un point important
pour visualiser et interpréter les informations collectées par
un traducteur. Ce dernier fournit un signal temporel provenant d'une onde
mécanique se propageant dans la pièce inspectée. La base
d'un enregistrement de données ultrasonores est une représentation
temps-tension qu'on nomme Ascan. Pour pouvoir repérer dans l'espace
les variations des signaux, on multiplie la donnée «temps»
par la vitesse de propagation, ce qui donne la profondeur, i.e. la distance
de l'émetteur au défaut. Pour étendre les données
à trois dimensions, on utilise les traducteurs en balayage et en
incrément :
- Un Ascan est donc la représentation de base issue d'un traducteur
immobile. Celui-ci détecte un signal en fonction du temps.
- Un Bscan est un cumul de Ascans pris en des points de balayage successifs.
Il s'agit donc d'une représentation temps-espace qu'on peut interpréter
comme une représentation balayage-profondeur, si on connaît
la vitesse de propagation dans le milieu inspecté.
- Une Echodynamique représente le maximum temporel des données
Bscan en chaque point du balayage.
- Le Cscan est un cumul des Echodynamiques sur des incréments successifs.
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Figure 13 : Principe de représentation
des données ultrasonores.
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4.3 - Méthodes de dimensionnement
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4.3a - Méthode à -6dB
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On réalise un relevé du contour du champ renvoyé
par un défaut. Le traducteur fonctionnant en mode pulse-écho fait
une cartographie de la surface de la pièce inspectée et on en
relève les contours à mi-amplitude. Avec cette méthode, on
peut comparer le défaut au diamètre du faisceau. Elle surestime
la dimension des défauts plus petits que le diamètre du faisceau.
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4.3b - Méthode des chutes successives
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De la même façon que la méthode à -6dB
décrite ci-dessus, on relève les contours de -6dB en -6dB à
partir d'un niveau de référence en utilisant des traducteurs focalisés.
Si le premier contour ne s'écarte du second que d'un demi diamètre
utile, les dimensions estimées du défaut sont celles du premier
contour. Sinon on répète le procédé entre le second
et le troisième contour. |
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4.3c - Méthode AVG
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On compare l'amplitude reçue avec l'amplitude de la
réflexion sur un défaut plan circulaire. La dimension sera le
diamètre d'un disque équivalent perpendiculaire au faisceau acoustique.
Les initiales AVG sont issues de l'expression allemande Abstand Verstärkung
Größe, qu'on peut traduire par distance, amplitude et gain. Voir
chapitre 5 de [17]. |
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4.3d - Méthode de diffraction de bord
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Si un défaut plan est atteint par un faisceau ultrasonore
avec une incidence non nulle, on observe des échos de diffraction sur
le haut et le bas du défaut. Ces échos ont des polarités
inversées ce qui permet de les identifier. La distance entre ces deux
échos donne la taille du défaut. Une méthode précise
mais, l'amplitude de ces échos de diffraction est plus faible que des
réflexions spéculaires ou autres échos de coin, ce qui peut
les rendre invisibles si le rapport signal sur bruit est trop faible. |
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4.3e - Méthode TOFD (Time Of Flight Diffraction)
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Cette méthode utilise les échos de diffraction pour
déterminer la taille des défauts. Deux traducteurs sont utilisés
en tandem, c'est-à-dire sur la même face du matériau à
inspecter. Une méthode plus difficile à mettre en oeuvre mais
qui se révèle utile si on ne peut détecter les échos
de diffraction directs. On montre en effet que les échos de diffraction
sont moins sensibles à l'angle d'incidence sur le défaut que les
échos de réflexion directe. |
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